Mauritanie

Médicos del Mundo España recrute 01 Volontaire chargé de communication

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1. Contexte/ Introduction

La santé dans le cadre des droits fondamentaux de tout être humain sans distinction de race, religion, croyance politique, idéologique et toute condition sociale et économique a été ratifiée la première fois par la Constitution de la OMS (1946) et plus tard par la Déclaration de Alma-Ata de 1978 et par la Déclaration Mondiale de la Santé adoptée par l´Assemblée Mondiale de la Santé en 1998. Ce droit a été confirmé dans les instruments internationaux et régionaux des droits humains adoptés en Mauritanie. Considérer les adolescents, adolescentes et les jeunes en tant que sujets de droits reproductifs, l´autonomisation des femmes et l´amélioration de la situation des filles dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive a été ratifiée lors de la conférence Internationale sur la Population et le Développement tenue au Caire en 1994. De même ce principe a été réaffirmé au long des années dans le cadre de différentes conférences internationales telles que celle de Copenhague (Sommet Mondial de Développement Rural), la quatrième Conférence Mondiale sur la Femme tenue à Beijing en 1995 et récemment au travers des objectifs de développement durable (3-5 et 10).

Dans l´exercice de leurs droits reproductifs, les jeunes (garçons et filles) et notamment les femmes doivent affronter des restrictions, issues de la faible autonomie que la société leur dispense à ce sujet et des signes contradictoires qu´ils reçoivent des différents acteurs et des institutions sociales ainsi que des vides des politiques dirigées à renforcer l´éducation et l´information sur les questions reproductives et sexuelles. Au cours des dernières années on a pu observer en Mauritanie certains acquis dans ce domaine. Le premier février 2012, un décret ministériel a permis la création du programme national de santé reproductive afin de lutter contre la mortalité maternelle et néonatale. En octobre 2016, il a été adopté un projet de loi sur la SSR qui est devenu Loi en décembre 2016, soulignant que la Mauritanie était l´une des rares pays qui ne disposait pas de cadre juridique touchant la loi sur la SSR.

Outre les facteurs biologiques, les conditions sociales et économiques influencent considérablement la détermination de la SSR pour tous les individus, masculins et féminins. En Mauritanie de nombreux problèmes de santé sont liés à la situation de pauvreté et d´exclusion. La pauvreté garde une relation avec l’inégalité et l´iniquité quant à l´accès aux services sanitaires, sociaux et aux facteurs déterminants de la santé.

Dans le domaine de la santé, en Mauritanie a un taux de mortalité maternelle de 582 pour 100.000 naissances vivantes, une mortalité infantile de 43 pour 1000 naissances vivantes et la mortalité des moins de cinq ans s´élève à 54 morts pour chaque 1000 naissance vivante. (MICS de 2015). Seulement 69% des accouchements ont lieu en présence de personnel qualifié, 43% des femmes ne bénéficient d´aucune consultation post natale et seulement le 63% ont eu une couverture des soins prénatals.

Malgré certains progrès réalisés, l´inégalité entre les hommes et les femmes persiste dans tous les domaines de la société surtout en ce qui concerne l´exercice du droit à la santé. Dès lors, MdM-E concentre son action autant auprès des femmes que des hommes et des adolescents et adolescentes afin qu´ils disposent d´informations sûres et efficaces en SSR et sur les soins de qualité. Mais le fait d´avoir des enfants, surtout avec des espacements de naissance courts et à un âge précoce, a des conséquences négatives sur la santé des femmes. D´autre part si le fait d´avoir des enfants est avantageux pour les deux, le poids des tâches, dans la société mauritanienne, n´est pas réparti de façon équitable entre les femmes et les hommes.

Quant à la planification familiale, selon la dernière enquête MICS le taux d´utilisation de la contraception est de 17,8%, alors que les produits contraceptifs sont gratuits à niveau national. Les besoins non satisfaits concernant la contraception sont toujours très élevé, soit 33,6%.

La question de genre en Mauritanie est fondamentale dans tous les domaines de la société dirigée notamment par le Code du statut personnel introduit en 2001, axe du dispositif juridique concernant toutes les questions familiales. Le gouvernement mauritanien a fait des efforts pour l’intégration des engagements manifestés à travers des stratégies nationales, dans les documents programmatique ou bien lors de la ratification des conventions internationales de lutte contre les Violence basée sur le genre et leur traduction dans la législation nationale, mais malgré les efforts, les violences basées sur le genre continuent d’être un problème de santé publique dans le pays. Des 14 pays au monde où la Mutilation Génital Féminine (MGF), touche plus du 50% des filles, la Mauritanie occupe la douzième position avec un taux de prévalence MGF chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans de 66,6% en 2015 (taux moyen national). Cette prévalence est plus élevée dans certaines régions à l’intérieur du pays comme dans le Hodh el Charghi ou le Guidimakha où la prévalence passe à 93,6% (Mics 2015). La mutilation génitale féminine est donc une affaire non négligeable dans le pays. En plus de la MICS de 2015 plusieurs études qualitatives ont été menées en Mauritanie. Entre les arguments culturels pour justifier la pratique nous pouvons trouver : la défense de l’honneur du groupe familial, la préservation de la virginité, la garantie de la fidélité conjugale ou un canon esthétique féminin. En effet la pratique des MGF renforce le sentiment d’appartenance à une communauté. Le fait de ne pas respecter les codes culturels d’un groupe social entraîne l’indexation et la stigmatisation.

Concernant la violence sexuelle, les données disponibles relatives à la violence sexuelle doivent s’interpréter d’une manière très prudente en raison du caractère non visible d’une grande partie des cas. Les organisations de la société civile estiment qu’une grande proportion des femmes et enfants victimes de violences sexuelles n’iront jamais signaler le problème ou se rendre auprès des services médicaux à cause de la pression sociale. La stigmatisation qui peut survenir, la culpabilisation, la honte ou la perte de l’honneur de la famille, constituent des obstacles suffisamment importants expliquant l’absence de visibilité de ce problème. De plus, un taux très bas d’enregistrement des cas de violences sexuelles dans les hôpitaux ou dans d’autres structures sanitaires du pays ont été constatés1. Selon l’étude de Médicos del Mundo (2016), les victimes de violences sexuelles qui s’étaient rendues auprès des services sanitaires mauritaniens ont été enregistrées sous la rubrique « Accidents de la Voie Publique » ou « des coups et blessures », ce qui entraine également un problème de catégorisation de ce phénomène et qui empêche de connaitre la proportion réelle des victimes sexuelles qui se rendent dans les hôpitaux.

Face à l’ampleur supposé des violences basées sur le genre, et à l’absence de services de prise en charge holistique pour les victimes, le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) et la Direction de la Médecine Hospitalière du Ministère de la Santé en collaboration avec l’organisation Médicos del Mundo, ont ouvert en juin 2017, une Unité Spéciale de Prise en Charge des Victimes de Violences Sexuelles (USPEC) au sein du Centre Hospitalier Mère-Enfant (CHME) et c’est déjà validé la mise en échelle dans une zone rural, Guidimakha afin de comparer et analyser le programme pilote. Depuis un an et demi, l’USPEC de Nouakchott, a accueilli et pris en charge près de 245 victimes de violences sexuelles. Projet pilote, l’Unité ne prend actuellement en charge que les violences sexuelles mais accueille d’autres victimes de violences basées sur le genre afin de reporter leur cas et de les orienter. L’USPEC offre une prise en charge intégrée qui comprend le suivi médical (avec la collecte des preuves médico-légales et l’obtention du certificat médical, nécessaire à la procédure judiciaire), le suivi social par des assistantes sociales d’organisations de la société civile, la prise en charge psychologique, avec, depuis mai 2018, la permanence d’un psychologue au sein de l’Unité.

Concernant les mariages des enfants, pour l’année 2015 MICS, il a été constaté que le taux des filles mariées entre 15-19 ans était de 27,8%, donc en légère augmentation par rapport à l’année 2011 (25,7%)2. De même, la proportion varie entre les zones urbaines (19%) et les zones rurales (36%) et

le phénomène est lié au niveau d’éducation des victimes (20% des filles non instruites contre 8% des filles avec éducation secondaire ou plus)3. Les Wilayas les plus touchées par ce phénomène sont le Gorgol et le

Guidimakha (selon MICS 2015). Mais malgré les conventions ratifiées par le pays s’opposant au mariage d’enfants, ce phénomène est une réalité bien ancrée en Mauritanie.

En ce qui concerne le groupe des adolescents et adolescentes, constituant près d’un quart de la population mauritanienne, dispose d’un potentiel énorme qui n’est pas pleinement mis en contribution dans les programmes de développement et par contre sont ceux qui pourront créer les changements intergénérationnel de comportements et pratiques. Par manque d’accès à des services d’information et de soins appropriés à leurs besoins, ils se trouvent confrontés à de sérieux problèmes de santé. Dès la puberté et l’adolescence, de nombreux jeunes commencent à être conscients de leurs besoins sexuels et reproductifs et dépendent de leurs familles, partenaires, écoles et prestataires de santé pour obtenir des réponses, des conseils et des informations leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour mener une vie adulte saine.

Une enquête sur les Connaissances, Attitudes et Pratiques des adolescent.e.s sur les services de santé et les violences basées sur le genre (Médicos del Mundo, 2018) a fait ressortir que 14,6% des garçons et 3,2% des filles affirment qu’un homme a le droit de frapper sa femme, 17,6% des garçons pensent que le mariage des enfants n’est pas une forme de violence. En plus, 24,4% des adolescent.e.s interrogé.e.s pensent que l’excision ne comporte pas de risque de santé pour la femme/fille, et 34,3% pensent exciser leur fille. Cette étude a aussi montré que 5,5% des adolescent.e.s interviewé.e.s ont déjà été contraint.e.s d’avoir des rapports sexuels sans consentement. Enfin, l’école, ou la mahadra (école coranique), est ressorti comme comment lieu de violences à l’égard des l’enfance (40%) (Save the Children, 2018). Enfin, 54,3 % des adolescent.e.s n’ont pas reçu d’information sur la santé sexuelle et reproductive, y compris sur les violences basées sur le genre. En effet, en Mauritanie, il n’y a pas de curricula d’éducation sexuelle intégré aux programmes scolaires et la communication/sensibilisation sur les thématiques reste encore très timide au niveau national. Les enfants et adolescent.e.s n’ont donc pas accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive au sein de l’école. Ils cherchent cette information ailleurs, souvent sur internet ou entre amis. Face à ces constats alarmants, Médicos del Mundo et SOS Pairs Educateurs ont élaboré un projet expérimental pilote se focalisant sur l’évolution des normes de genre qui peuvent mener à la violence de et vers les adolescent.e.s dans les établissements scolaires secondaires.

Le manque d’accès aux services de santé et sociaux ainsi que la violence contre les femmes et les filles constitue une violation des droits humains, affecte négativement le bien-être des femmes et empêche leur pleine participation à la société. En plus d’avoir des conséquences négatives pour les femmes et l’enfance, la violence a également des répercussions sur leur famille, la communauté et le pays (UN ESCWA, 2017). Pour cela, a travers un Financement de l’Union Européen, Medicos del Mundo envisage de mettre en place une campagne de communication cross média visant à sensibiliser la population mauritanienne, et en particulier les jeunes, sur la problématique de genre liée à la Santé, qui englobe la Santé Sexuelle et Reproductive (dont le planning familial, la protection contre les maladies sexuellement transmissibles,…), les Violences Basées sur le Genre (VBG) (particulièrement les mariages précoces, les mutilations génitales féminines (MGF) et les violences sexuelles) et d’une manière plus sous-jacente, les perceptions de genre et les stéréotypes : féminité et masculinité.

Expériences / Formation du candidat Cette personne sera chargée de la responsabilité et de toute l’organisation de la mission de formation. Il/ Elle est responsable de la production des livrables.

Son profil devra faire ressortir les éléments suivants :

  • Degré d’enseignement supérieur/universitaire (BAC+3 minimum)
  • Expérience professionnelle de 3 ans dans la planification, mise en place et supervision d’activité de communication et mobilisation sociale. Expérience professionnelle souhaitée en communication, dans la gestion des projets avec une composante santé/genre
  • Excellente capacité d’analyse, de synthèse et rédactionnelle. Rigueur.
  • En termes de compétence, il/elle doit avoir une vision stratégique, Leadership, Capacité de communication et d’écoute.
  • Langues: Français obligatoire (oral et écrit) Deuxième langue internationale de travail : Arabe et/ou Anglais.
  • Informatique : bon niveau de connaissance du pack Office, Photoshop, gestion des réseaux sociaux, PPT, Illustrator, InDesign, etc
  • 2 ans d’expérience dans un contexte en Afrique, en Afrique subsaharienne serait un plus

Qualités du candidat :

  • Excellentes aptitudes en Communication
  • Flexibilité
  • Capacité d’analyse et de diagnostic
  • Travail en équipe multiculturelle ; Andragogie, patient.e
  • Animation, Dynamisme, Capacité d’adaptation aux contextes complexes
Experience 3 à 5 ans
Fonctions Communication, Plaidoyer et Recherches
Secteurs d’activité Genre, Santé, Plaidoyer
Pays Afrique, Mauritanie
Salaire / Indemnité La Prise en charge sera la suivante :

· Frais de subsistance maximum : 520 euros

· Logement dans la maison de passage de MdM

· Frais de transport et de communication en Mauritanie

· 2 billets d’avion Aller/Retour vers le lieu de résidence pour toute la durée du volontariat de 12 mois (1 pour le départ et le retour du volontariat, l’autre après 6 mois effectués de volontariat)

· Frais de visa

· Frais de vaccination (vaccins obligatoires)

· Frais de briefing au siège central à Madrid (2 jours)

· Assurance santé internationale

Comment postuler Le formulaire de candidature, composé d’une lettre de motivation, d’un curriculum vitae et d’une carte d’identité ou d’un passeport, doit être soumis au plus tard le 3 mai 2019 à 12 heures, en envoyant le formulaire de candidature par courrier électronique dans la ligne objet:

« Volontaire Campagne National de communication santé/genre Mauritanie»

A l’adresse e-mail suivante: voluntariado@medicosdelmundo.org

Le bureau de Médicos del Mundo en Mauritanie : ZRA 199, Rue 42-89 Tel: 00222 45 29 08 76

Date de fin de validité 03/05/2019

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